Rapport détaillé sur le colloque scientifique international
Révolution numérique en Afrique : L’innovation technologique comme levier de développement de l’éducation, de la santé et de l’agriculture durable
À l’occasion de la Journée mondiale de la créativité et de l’innovation, célébrée chaque année le 21 avril, le Conseil des chercheuses multidisciplinaires (Maroc) et la Fondation Solidarité entre la Synergie Des Jeunes Africains Pour la Consolidation de la Paix et de la Sécurité, en collaboration avec le Conseil Arabe pour la Créativité et l’Innovation (Arabie Saoudite), le Centre Sabaik pour l’Éducation et la Formation (Bahreïn), le Conseil Arabe pour la Sécurité Hydrique et Alimentaire, le Centre Marocain d’Études et de Recherches en Sciences de l’Information et du Développement, la Chambre Internationale d’Arbitrage et de Médiation des Conflits, et l’Organisation Congolaise Technologique pour la Santé de la Femme, ont organisé un colloque scientifique international sous le thème
Révolution numérique en Afrique : L’innovation technologique comme levier de développement de l’éducation, de la santé et de l’agriculture durable », le dimanche 27 avril 2025 à 16h00 (heure de Rabat). Le colloque a connu la participation remarquable de plusieurs élites scientifiques et experts internationaux issus de divers pays
L'ouverture a été assurée par le professeur Mohamed Ben Eid Al-Sreihi, président du Conseil Arabe pour la Créativité et l’Innovation et membre du Secrétariat général de l’Union Arabe pour le Développement (Arabie Saoudite), qui a souligné l'importance de l'intégration de l’intelligence artificielle et de la transformation numérique dans l'éducation. Selon lui, ces orientations favorisent un enseignement innovant et performant, apte à former une nouvelle génération capable de relever les défis contemporains. Il a mis en lumière les avantages de l’éducation intelligente et plaidé pour le renforcement des systèmes logiciels intelligents dans l’éducation, tout en présentant des recommandations stratégiques
De son côté, le Dr Ashraf Omran, expert international en agriculture hydroponique et président du Conseil Arabe pour la Sécurité Alimentaire, a intitulé son intervention « L’Afrique l’avenir de l’humanité
Il a rappelé que le continent africain, deuxième plus grand du monde avec une superficie de 30 à 31 millions de km², possède 90 % des réserves mondiales de matières premières, 40 % de l’or, 33 % du diamant et 60 % du lithium, cobalt et coltan. Il a évoqué l'immense potentiel agricole (60 % des terres arables non exploitées) et hydrique, malgré les défis tels que la pauvreté, les conflits, le manque d’infrastructures et les effets du changement climatique. Il a proposé des solutions, notamment la création de zones agricoles protégées et l’adoption de cultures moins consommatrices en eau, tout en soulignant le rôle crucial que peut jouer l’IA, en particulier au Maroc, détenteur de la plus grande réserve mondiale de phosphate
La Dr Jamila Mourabit, présidente du Conseil des chercheuses multidisciplinaires, a présenté une communication intitulée : « La révolution numérique comme pilier stratégique de la transition énergétique et du renforcement de la durabilité environnementale en Afrique»
Elle a mis en avant la transformation numérique comme une opportunité historique pour surmonter les défis liés à l’énergie, l’agriculture et l’environnement, appelant à l’adoption de politiques numériques inclusives et justes. Elle a partagé des exemples concrets du Maroc et du Rwanda dans l'utilisation de l’IA et des big data pour la gestion de l’énergie, plaidé pour l’inclusion des femmes dans cette transition, et souligné l'importance d’un modèle africain de développement numérique fondé sur l’innovation locale, la planification stratégique et la justice numérique
Le professeur Daharas B., président du conseil d'administration de OpenComAI (Boston), est intervenu sur : « L’intelligence adaptative : Transformer l’éducation, la santé et l’agriculture pour un avenir durable en Afrique ». Il a défini l’intelligence adaptative comme une IA évoluant avec les valeurs humaines et visant à autonomiser les communautés plutôt qu’à les remplacer. Il a expliqué comment cette technologie personnalise les parcours éducatifs, démocratise l'accès à l'enseignement, anticipe les besoins médicaux à travers l’IA préventive, et optimise la productivité agricole
À travers des exemples d’Inde et des États-Unis, il a montré que l’Afrique est en mesure de franchir un cap technologique majeur
Il a formulé plusieurs recommandations, notamment l’investissement dans des IA responsables, la réduction des écarts d’accès, et la promotion de modèles prédictifs et éthiques
Mme Sandy Ann, directrice générale de l’IPYG, branche de HWPL (Corée du Sud), a mis en lumière le rôle de la révolution numérique dans l’avancement de l’Afrique dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’agriculture
Elle a cité les exemples réussis de M-Pesa (paiement mobile), Eneza Education (éducation via mobile) et Babyl (téléconsultation médicale)
Elle a souligné l’importance de la technologie dans l’agriculture à travers Hello Tractor, tout en appelant à surmonter les défis d’infrastructure et à renforcer la coopération public-privé.
Elle a conclu en appelant la jeunesse africaine à s’emparer de cette révolution numérique pour conduire le changement
Mme Trephine Mwadi, de l’Université Pédagogique Nationale (UPN, Congo), a traité de l’éducation numérique en Afrique, en insistant sur le potentiel de la numérisation pour réformer les systèmes éducatifs, réduire les inégalités et favoriser l’innovation. Elle a évoqué les défis tels que l’infrastructure, le coût élevé des équipements, la formation insuffisante des enseignants, et a proposé des mesures concrètes comme l’investissement dans des infrastructures numériques et la production de contenus éducatifs locaux
La Dre Mamma Balsina a centré son intervention sur : L’intelligence artificielle : un puissant catalyseur pour le secteur de la santé en Afrique»
Elle a souligné les avantages de l’IA dans le diagnostic rapide, la création de nouveaux traitements, la gestion efficace des dossiers médicaux, et le soutien aux professionnels de santé.
Elle a également plaidé pour l’intégration de l’informatique dans l’éducation dès le primaire, en citant l’exemple du Rwanda, tout en insistant sur les investissements nécessaires pour faire de l’IA un moteur de transformation du secteur sanitaire
Enfin, la Dre Latifa Nfail, présidente du Centre Marocain d’Études et de Recherches en Sciences de l’Information et du Développement, a souligné l’importance cruciale de la numérisation et de l’IA dans le développement de l’Afrique
Elle a indiqué que la maîtrise des technologies numériques est aujourd’hui un critère de puissance étatique et de stabilité économique et sécuritaire, et que l’économie numérique représente déjà 15 % du PIB mondial
Elle a salué la stratégie ambitieuse du Maroc dans ce domaine.La modération de la conférence a été assurée par M. Chris Ngal, président de la Synergie Des Jeunes Africains Pour la Consolidation de la Paix et de la Sécurité , M. Jules Youri, secrétaire général de l’Observatoire africain de géopolitique (Congo), ainsi que par Dr. Najat Maghraoui, présidente de l’Instance internationale d’arbitrage. Un interprète originaire du Mozambique a également été sollicité